Alors qu’on attribue souvent une empreinte carbone considérable aux e-mails, il est essentiel de vérifier ces allégations. Initialement, on estimait qu’un e-mail simple émet environ 4 gCO2e, alors qu’un message avec une pièce jointe pourrait atteindre 35 gCO2e, des chiffres qui datent cependant d’avant 2014. Aujourd’hui, des études plus récentes menées par des spécialistes comme Basile Fighiera mettent en lumière un impact inférieur et bien plus nuancé. Un mail léger émis depuis un appareil mobile sur une connexion 4G peut n’émettre que 0,4 gCO2e. Ces données révèlent l’importance d’une démystification de l’empreinte carbone et d’une évaluation actualisée.

Plusieurs idées reçues circulent sur la pollution engendrée par les e-mails. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, garder un e-mail stocké est moins polluant que de le rédiger et de l’envoyer. En effet, de nombreux facteurs entrent en jeu dans le cycle de vie d’un e-mail : rédaction, transport, lecture, et stockage. L’écriture d’un mail sur un appareil est la phase la plus énergivore, alors que le stockage en est la moins consommatrice. Il est donc crucial de réorienter notre vision sur la réduction de l’empreinte digitale en se concentrant sur la longévité et l’efficacité énergétique des équipements utilisés.
Le coût environnemental d’un e-mail provient principalement des dispositifs utilisés pour le rédiger et le stocker. En effet, l’amortissement des ordinateurs et smartphones représente près de 90% de l’impact. À l’échelle globale, les technologies numériques consomment autour de 6% de l’énergie française, un chiffre qui interpelle quand on sait que 3,8% des émissions de gaz à effet de serre sont liées au numérique. Un chiffre qui devrait nous pousser à réfléchir à nos comportements numériques.

Pour contribuer à un numérique durable, des actions concrètes s’imposent. D’abord, il est impératif de rationner l’envoi de mails. Chaque message superflu représente une émission de gaz à effet de serre évitable. Ensuite, prioriser des communications via des canaux moins énergivores, comme les SMS ou les échanges verbaux, peut considérablement réduire notre empreinte. La compression des pièces jointes et l’utilisation de formats alternatifs (comme le texte brut) sont d’autres méthodes efficaces pour alléger nos courriers électroniques.
Dans une entreprise, chaque employé génère des milliers d’e-mails. Ce flux constant peut rapidement devenir un gouffre énergétique. Pourtant, la réalité démontre que ces échanges, bien que cumulant des émotions, ne représentent qu’une fraction de l’empreinte totale de l’entreprise. Ainsi, il est nécessaire de remettre en question la gravité de l’impact de chaque e-mail par rapport aux autres activités numériques, telles que le streaming vidéo qui émet bien plus de CO2. Une évaluation précise de l’empreinte carbone à l’aide de ressources fiables comme Google G Suite peut s’avérer très utile.
| Type de mail | Impact carbone (gCO2e) | Comparaison |
|---|---|---|
| Mail simple | 0,4 | 250 m en voiture |
| Mail avec pièce jointe (1 Mo) | 3,3 | 2,5 km en train |
| Spam | 0,3 | – |